VINH XUAN
Traduction de Wing Chun en vietnamien
La légende : Aux alentours de la moitié du XVII siècle le monastère de Shaolin, assiégé par les Manchous, fut détruit par un incendie et, selon la légende, à la destruction survécurent uniquement quelques moines, poursuivis comme opposants des Manchous. Parmi les survivants se trouvait une femme, la religieuse Ngu Mai (Ng Mui), qui, pour se défendre des moines traîtres, décida d'élaborer une méthode de lutte à courte distance, faisant contraste avec le style Shaolin. En observant la lutte entre une grue et un serpent, Ngu Mai comprit que l'application des mouvements d'ailes de la grue, ainsi que de la souplesse des mouvements du corps du serpent, permettaient de développer une méthode plus adaptée au combat à courte distance. Elle créa donc un style qui favorise les positions courtes et hautes et le combat à distance rapprochée, en opposition avec les positions basses et statiques et le combat à longue distance qui caractérise le style Shaolin.
Le VINH XUAN est un art martial sino-vietnamien dont la pratique se concentre sur la relaxation et la coordination du corps, permettant de développer sa puissance, sa vitesse et son équilibre général. Elle vise à atteindre l’adaptabilité et le naturel dans les actions. Le VINH XUAN a une approche directe, scientifique et clinique du combat. Sa spécificité est la vitesse et la puissance interne. Comme tout art martial, l’aspect combat n’est qu’une partie de tout le système, la relaxation mentale, physique et la santé n’en sont pas moins importantes ...
Ses techniques de mains sont particulièrement efficaces pour le combat rapproché jusqu'au corps à corps sans aller au sol. Il s'agit des mains collantes. Les bras restent souples au possible en liaison avec une pression constante vers l'adversaire, quoi qu'il tente, ce qui permet de dévier et contrôler facilement les coups afin de protéger son centre (le méridie, renmai précisément), et de placer ses propres frappes à la moindre ouverture de garde de l'adversaire.
Les coups, donnés à faible distance, n'ont pas besoin d'être accélérés par la pratique interne du Qi Gong. Cette pratique interne consiste à donner une explosion de force interne d'une amplitude réduite après avoir touché la cible à faible vitesse. C'est tout le corps qui produit cette onde de choc, utilisant à la fois le poids du corps, la détente globale du corps utilisé comme un fouet et l'addition des forces de toutes les articulations. Ces qualités sont travaillées dans toutes les formes, progressivement, jusqu'à en venir à réaliser le fondement du Qi Gong et de sa circulation dans les méridiens. Interne veut dire se maitriser soi-même et non pas maitriser son adversaire en premier.
Le VINH XUAN comporte peu de techniques de jambes. Toutes les parties du corps sont à percuter en double frappe, à commencer vers "les deux têtes", c'est-à-dire les yeux et les parties génitales.
Des techniques similaires existent pour les jambes que l'on désigne par les "jambes collantes", qui permettent d'éviter les tentatives de balayages et de projections adverses, elles permettent également de contrôler l'adversaire par une pression sur ses pieds et genoux. Remarquons la garde de face, jambes fléchies vers l'intérieur : c'était la tenue d'une brebis entre ses jambes pour la tondre sans qu'elle puisse s'échapper. La garde moderne occidentale en fente avant est par exemple une erreur qui dénature la tradition et la transmission, au passage ...
Le VINH XUAN utilise un mannequin de bois. Outil très utile pour améliorer les déplacements, la vitesse et la précision des techniques, endurcir les membres mais surtout pour développer les sensations et réflexes des bras et jambes des déplacements et cela sans l'assistance d'un partenaire en chair et en os. Ce mannequin de bois est plus ou moins de la taille d'un homme, muni de 3 bras et d'une jambe.
Selon les lignées du VINH XUAN , la forme exécutée sur le mannequin est composée de 196 mouvements, 116 mouvements, 108 mouvements, voir 88 mouvements. Dans plusieurs lignées, cette forme se travaille à deux : un pratiquant déroulant la forme, l'autre jouant le rôle du mannequin en enchaînant les attaques. La séquence peut alors se faire en restant fixe ou en déplacement, nous retrouvons ici une forme de SONG LUYEN propre à l'étude du Viet Vo Dao.